Bilan année boursière 2021

Bilan boursier de l'année 2021 : place aux cryptos ?

Par Arnaud TEMPLIER - 17 Janvier 2022

L’année boursière 2021 vient de se terminer et, comme pour la précédente, il est l’heure d’en faire le bilan. Pour toute personne investie sur les marchés actions, nul doute que celui-ci est bon car les bourses ont poursuivi leur hausse et établi de nouveaux records en 2021. Ainsi, au 31/12/2021, l’Europe Stoxx600 s’est par exemple adjugé 22.25% de hausse sur un an et le CAC40, pourtant hors dividendes, s’est accru de pas moins de 28.85%. Du côté des marchés US, les performances ne sont pas en reste. En effet, si les performances affichées paraissent légèrement moins bonnes avec +21.39% pour le Nasdaq Composite et +26.89% pour le S&P500, il ne faut pas oublier de prendre en compte le taux de change EUR/USD pour l’investisseur européen que vous êtes. Ainsi, si vous aviez changé vos euros en dollars le 31/12/2020 pour acheter l’indice Nasdaq Composite, vous auriez réalisé un gain de +30.41% au 31/12/2021, et même de +36.32% si votre choix s’était porté sur le S&P500 (cela s’entend hors frais de change et coût de transaction). Un excellent résultat puisque l'indice affiche même une performance supérieure à celle de l’indice Nasdaq 100, un sous-ensemble du Nasdaq Composite qui regroupe les 100 plus grandes valeurs non financières et fait donc la part belle aux entreprises technologiques. Ces mêmes sociétés qui pour la plupart, dans le contexte Covid toujours présent, ont pleinement profité de la digitalisation accélérée de l’économie pour proposer de nouvelles solutions, améliorer les organisations mais également réduire leur coûts grâce à beaucoup plus de télétravail et beaucoup moins de déplacements professionnels. Ces éléments ont fortement contribué à ce que la plupart des indices actions établissent en 2021, à plusieurs reprises, de nouveaux records historiques.

Pourtant, la hausse quasi continue des marchés actions n’était pas forcément prévisible il y a un an. En effet, face à la pandémie de Covid, à l’apparition de nouveaux variants et aux différentes vagues épidémiques, de nombreux pays de par le monde ont poursuivi en 2021 la mise en place de couvre-feux et confinements, devant impacter de fait la reprise économique. C’était sans compter sur l’efficacité des politiques de soutien à l’économie des Banques Centrales et des différents gouvernements mondiaux, dans la continuité des plans de relance déjà initiés en 2020. C’était peut-être aussi un peu sans compter sur le besoin de consommer des populations après des mois d’épargne forcée ; un besoin de consommer pour ne pas dire tout simplement “ de vivre ” qui a porté les indices des directeurs d'achats (indices PMI) à des sommets tant aux Etats-Unis que dans la Zone Euro.

Dans ce contexte de hausse surprise des ventes de détail et donc la reprise de la production industrielle, nous avons assisté en 2021 à une flambée du coût des matières premières comme l’Étain : +91.5%, l’Avoine : +89.3%, le Charbon : +70.9%, Blé : +63.5%, Brent : +50.6%, l’Aluminium : +41.7%... Si l’on y ajoute une relocalisation stratégique mais coûteuse pour certaines productions et l’inévitable hausse des prix de vente qui en découle, c’est bien l’inflation qui a marqué l’année 2021… preuve en est, le pic atteint en décembre 2021 pour l’inflation américaine à +7%/an, un plus haut depuis 40 ans !

Cette tension durable sur les prix laissant anticiper un relèvement plus rapide qu’attendu des taux directeurs des différents Banques Centrales, les taux longs se sont également tendus : de +0.94% à +1.57% pour le T-Bond 10Y, de -0.60% à -0.18% pour le Bund 10Y ou encore de -0.42% à +0.20% pour l’OAT 10 ans. Seulement, si la Banque Centrale Européenne (BCE) a maintenu son discours interventionniste en faveur des taux bas, la Réserve Fédérale américaine (FED) s’est, elle, finalement clairement positionnée en septembre pour la mise en place du “ Tapering ” jusqu’à la mi-2022, c’est à dire la fin progressive de ses achats de titres, avant une prévisible hausse des taux directeurs dans la foulée. C’est la raison pour laquelle le dollar s’est lui aussi apprécié tout au long de l’année contre l’euro notamment, passant de 0.817€ à 0.879€ (+7.62%).

Performances marchés financiers 2021

Dans ces conditions, qu’en a-t-il été des actifs les plus en vogue sur les marchés, je veux bien évidemment parler des crypto-actifs en général et du Bitcoin en particulier. Il s’est apprécié en dollars de +59.7% en 2021… marquée par une très forte volatilité avec par exemple -36.46% sur 10 jours entre le 09/05/2021 et le 19/05/2021, et -13.32% sur la seule journée du 12/05/2021, suite à un Tweet d’Elon Musk, président de Tesla, annonçant que sa société n’acceptera finalement pas les Bitcoins comme moyen de paiement.

Peut-on vraiment dans ce cas parler de valeur refuge comme je peux l’entendre parfois ??? Evidemment pas ! Une valeur refuge est un actif liquide, c'est-à-dire cessible facilement et rapidement, qui se comporte mieux que les autres pendant les périodes d’incertitude économique et qui, au contraire, réalise des performances plus faibles que les autres actifs lorsque tous les feux sont au vert. Il a un donc une corrélation négative ou, au pire, très faible avec l’économie et les actifs conventionnels. En cela, l’Or constitue un bon exemple de valeur refuge. Si en 2021, la performance de l’Once d’Or ressort à -3.67%, elle ressort en fait à +3.8% pour les investisseurs en euros, ce qui est bien meilleur que le Livret A (+0.50% et +1% au 1er février 2022), mieux que la performance moyenne estimée des fonds Euro de l’Assurance Vie (+1.35%) et toujours supérieur à l’inflation française (+2.8% en 2021). Le Bitcoin et les crypto-actifs ont cependant un intérêt depuis que les institutionnels s’y intéressent : celui d’amener les épargnants à prendre des risques en matière de placements et à s’intéresser de plus en plus à la Bourse.

Qu’attendre maintenant pour 2022 alors que les marchés financiers semblent mettre la pandémie de Covid derrière eux ? Un des facteurs clés sera, cette année encore, l’inflation et ses conséquences. Si les prévisions des Brokers font état de deux à quatre hausses de taux par la FED, aucune n’est anticipée pour la BCE qui projette un pic d’inflation de 3.2% dans la zone euro en 2022 puis un retour sous les 2% dès 2023. Il va donc être important de surveiller l’inflation en zone euro et surtout la position de la BCE par rapport à celle-ci. En effet, si courant 2022 l’inflation en zone euro apparaît comme supérieure aux prévisions et/ou que les prévisions d’inflation 2023 ne valident pas une baisse conséquente à venir, la BCE pourrait devoir relever elle aussi ses taux dès 2022, impactant d’autant plus significativement le change EUR/USD que ce scenario ne fait pas consensus actuellement.


Attention, tous les avis et opinions émis dans l’article ci-dessus ne constituent en aucun cas un conseil ou une recommandation d’investissement. Toutefois, si vous souhaitez connaître nos recommandations pour 2022, n’hésitez pas à nous contacter pour des conseils personnalisés.


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